La réaction des leaders de l’opposition était attendue, elle est là. Réclamée à cor et à cri par la société civile et la presse, la position des opposants par rapport aux appels lancés en direction de Paul Biya afin qu’il se présente à nouveau à l’élection présidentielle de 2018, est contenue dans l’édition du 3 février 2016 de Le Quotidien de l’Economie (LQE).
Le journal s’est rapproché des leaders de quatre formations politiques de l’opposition parmi les plus importantes au Cameroun. La principale d’entre-elles, le Social Democratic Front (SDF) annonce pour très bientôt l’officialisation de sa position. A en croire l’un des proches de Joshua Osih, le 1er vice-président du parti, « Nous sommes évidemment contre ces gesticulations des cadres du RDPC qui rêvent tous de voir Paul Biya s’éterniser au pouvoir. Mais, dans les prochaines heures, notre parti réagira de la manière la plus forte, afin de faire comprendre qu’on ne saurait continuer à jouer avec le peuple pour longtemps ».
Le Mouvement africain pour la Nouvelle indépendance et la Démocratie (MANIDEM), lui a déjà donné sa position sur le sujet. Ce parti « invite le président de la République, Paul Biya, à quitter le pouvoir par la grande porte. Dans une lettre datée du 27 janvier dernier, et dont copie a été remise aux gouverneurs des Régions de l’Ouest, du Centre et du Littoral, ce mardi 02 février 2016, le parti d’Anicet Ekané et le Collectif des Patriotes Panafricanistes invitent le président de la République d’oser ‘‘surprendre le Kamerun et la Communauté internationale’’ en refusant de se porter candidat à la présidentielle de 2018, comme l’y invitent ses camarades du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir depuis 33 ans », rapporte LQE.
Jean-Jacques Ekindi du Mouvement progressiste partage cet avis. « Je crois que dans une récente interview, j’ai eu à donner ma position sur ces multiples appels des cadres du RDPC. Ecoutez, ce n’est pas la première fois qu’ils procèdent ainsi. Ils sont habitués à faire des appels. La loi est claire pour ce qui est des élections présidentielles au Cameroun. Je sais qu’il y a un homme au pouvoir jusqu’en 2018 et la loi fixe clairement les conditions de ces élections-là. Et ce ne sont pas des appels à l’endroit de Paul Biya qui changeront quoi que ce soit. Tout commentaire qui est fait en dehors du cadre prévu par la loi relève du privé », déclare le président du MP.
Au Cameroon People’s party (CPP), c’est la question d’une éventuelle élection anticipée qui préoccupe. De l’avis d’Edith Kah Walla, la présidente dudit parti, « face à ces appels pour une présidentielle anticipée au Cameroun, je dis qu’il n’y pas lieu d’attraper la fièvre. Ce sont des initiatives privées qui menacent notre avenir. Voyez-vous, quand vous avez un champion de 83 ans, vous êtes tenté de tout anticiper. On les comprend. Mais nous disons Non à ces manœuvres qui ne servent pas l’intérêt de notre pays », indique-t-elle.